La métrologie du temps
Dès l'aube de l'humanité l'homme a cherché à
mesurer le temps pour prévoir le retour des saisons froides ou
chaudes afin, par exemple, d'assurer sa subsistance. C'est l'alternance
des jours et des nuits, donc le mouvement apparent du soleil dans le ciel,
qui va, entre autre, s'imposer à lui. Ce sont donc des considérations
pratiques qui ont guidées les premières recherches sur le
temps. Mais le concept de temps est aussi une question scientifique
et philosophique de la plus haute importance. Cette quête fondamentale
de connaissances conduit aujourd'hui les scientifiques à des recherches
en physique de très haut niveau.
Historiquement on peut dire que la mesure du temps est essentiellement
de nature astronomique. Elle ne deviendra l'affaire des physiciens que
beaucoup plus tard, dans le courant du vingtième siècle.
La mesure du temps au cours des âges
La maîtrise de la mesure du temps passe par des développements
techniques importants qui ont conduit à des mesures de plus en
plus précises.
Il semble que le comptage des lunaisons, durée entre deux nouvelles
lunes, soit à la base de la majorité des calendriers préhistoriques.
Ces calendriers étaient transcrits sur des os gravés, des
galets aziliens (découverts en 1887 par E. Piette au Mas d'Azil
en Ariège) ou des mégalithes (Carnac
en Bretagne , Stonehenge en Grande Bretagne et Knowth en Irlande).
Le site de Carnac en Bretagne
L'homme avait par ailleurs remarqué depuis longtemps que l'ombre
d'un bâton planté dans le sol (gnomon) était fonction
de la position du soleil dans le ciel, donc de l'heure de la journée.
Le plus ancien cadran solaire qui nous soit parvenu est un cadran égyptien
qui date de 1500 ans avant Jésus-Christ mais ce n'est véritablement
qu'à partir du XIVème siècle que les cadrans
à style incliné vont voir le jour (le style est une tige
métallique dont l'ombre marque l'heure sur le cadran).
Un cadran solaire horizontal (cliquez sur l'image)
Les égyptiens avaient par ailleurs inventé d'autres systèmes
pour mesurer le temps: La clepsydre ou horloge à eau est l'un d'entre
eux. La plus ancienne est conservée au musée du Caire et
a été construite en 3500 avant Jésus-Christ sous
le règne d'Aménophis III. Le sablier est un autre instrument
de la mesure du temps dont la découverte est attribuée à
un moine de Chartres au VIIIème siècle. Il apparaît
tardivement car il nécessite tout le savoir faire d'un maître
verrier, l'écoulement régulier du sable étant plus
difficile à maîtriser que celui de l'eau. Les garde-temps
(horloge de précision servant de référence pour la
conservation de l'heure) apparaissent eux aussi très tard, au XIIIème
siècle, à cause de la complexité de leur mécanisme.
Une horloge à poids est décrite en 1276 sans laisser de
traces mais la véritable horloge mécanique apparaît
réellement en 1370 avec un système de régulation
appelé foliot. En 1638 Galilée publie la théorie
du pendule et imagine la première horloge à poids et à
pendule. D'autres systèmes mécaniques suivront qui permettront
d'améliorer progressivement la qualité des horloges notamment
dans le but de pouvoir naviguer sur toutes les mers du globe: Ressort
moteur, horloge à balancier, échappement à encre,
ressort de rappel, horloge de marine... Au XVIIIème
siècle en effet, la mesure des latitudes à l'aide d'instruments
astronomiques ne pose pas de problèmes majeurs. Il n'en va pas
de même de la longitude qu'on déduit de la position du soleil
grâce à la lecture de l'heure donnée par une horloge.
Un dérive de cette horloge d'une minute par jour provoque au bout
d'un mois une erreur de position de 500 km rendant impossible la navigation
près des côtes. En 1761 l'horloge de J. Harrisson possède
une dérive de l'ordre de cinq secondes au bout de neuf semaines
grâce à l'annulation partielle de certains effets thermiques.
La réalisation la plus achevée de ces oscillateurs mécaniques
fut celle des horloges à pendule d'observatoires qui avaient atteint
leur degré de perfectionnement ultime au début du vingtième
siècle. C'est a cette époque que les premiers oscillateurs
piézo-électriques à quartz voient le jour grâce
aux découvertes de P. Curie (piézoélectricité
en 1880) et de de Forest (amplificateur électronique, triode, en
1907). En 1955 le premier étalon
primaire de fréquence à jet de césium a vu le
jour au NPL (National Physical Laboratoy, Grande Bretagne).
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