Construction d'une maquette en trois dimensions
de la constellation du Lion
Déroulement détaillé
Parmi les étoiles de notre Galaxie, la Voie Lactée,
seules 6000 à 7500 sont visibles à l'oeil nu. Pour se repérer
dans le ciel, les astronomes des siècles passés ont dessiné
arbitrairement sur la sphère céleste des figures reliant
les étoiles les plus brillantes qu'ils ont nommées constellations.
Les noms des constellations boréales (situées dans l'hémisphère
nord) nous viennent principalement de l'antiquité, et sont des
personnages (Andromède, Cassiopée...), des animaux (le Cygne,
la Grande Ourse...), ou des objets (la Lyre, la Balance...) issus de la
mythologie (principalement grecque et romaine). Mais les astronomes de
l'antiquité n'ont pas observé la partie la plus australe
du ciel (visible dans l'hémisphère sud) et ne l'ont donc
pas organisé en constellations. Ce travail fut effectué
par des astronomes comme Bayer au 17ème siècle qui choisit
des noms d'animaux (le Phénix, le Poisson Volant...) et La Caille
au 18ème siècle qui préféra des noms d'instruments
scientifiques (le microscope, la machine pneumatique...).
Cependant, les limites des constellations restaient
floues, et certains astronomes allèrent jusqu'à créer
de nouvelles constellations mordant sur les anciennes. La situation fut
réglée en 1922 par l'Union Astronomique Internationale qui
découpa une bonne fois pour toute le ciel en 88 constellations.
L'astronome belge Eugène Delporte en fixa précisément
les limites selon des arcs de méridien ou de fuseaux horaires.
Durant l'antiquité, les astronomes nommaient les étoiles
d'après leurs positions dans la constellation auxquelles elles
appartenaient. Au moyen-âge, les astronomes arabes fixèrent
le nom des étoiles les plus brillantes sur le même principe
(Rigel dans la constellation d'Orion, qui était pour l'astronome
grec Ptolémée "l'étoile la plus brillante du pied
gauche en contact avec l'eau", signifie simplement "le pied" en arabe)
et ces noms sont restés d'usage courant. Au début du 17ème
siècle, l'astronome allemand Bayer classa les étoiles des
constellations par luminosité décroissante en suivant l'alphabet
grec puis l'alphabet latin suivi du génitif du nom latin de la
constellation. Ainsi, Arcturus, l'étoile la plus brillante du Bouvier
(Bootes en latin) se nomme-t-elle aussi a Bootis (ou a
Boo). De même, Castor et Pollux, les deux étoiles les plus
brillantes des Gémeaux (Gemini) sont respectivement a et b Geminorum
(a et b Gem). Sur
le même principe, l'astronome anglais Flamsteed poursuivit la nomenclatures
des étoiles de chaque constellation par des numéros. La
manière de nommer une étoile par une lettre grecque ou latine
ou d'un numéro suivi du génitif du nom latin de la constellation
à laquelle elle appartient s'appelle ainsi dénomination
de Bayer-Flamsteed. De nos jours, où le catalogage des étoiles
n'est plus une fin en soi, et où le nombre d'étoiles connues
est considérable, les étoiles sont nommées d'après
leur numéros dans des catalogues spécifiques (catalogues
d'étoiles brillantes, de binaires, de variables, d'étoiles
observées avec tel ou tel instrument...). Une étoile appartenant
à plusieurs catalogues a donc plusieurs noms.
La constellation du Lion
Le Lion, en latin Leo (génitif Leonis) est une
des 13 constellations du zodiaque. Le zodiaque est l'ensemble des constellations
qui sont traversées par l'écliptique. Il comporte, par ascension
droite croissante : les Poissons (Pisces), le Bélier (Aries),
le Taureau (Taurus), les Gémeaux (Gemini), le Cancer (Cancer),
le Lion (Leo), la Vierge (Virgo), la Balance (Libra), le Scorpion (Scorpius),
le Porteur de Serpents (Ophiuchus) improprement appelé Serpentaire,
le Sagittaire (Sagittarius), le Capricorne (Capricornus) et le Verseau
(Acquarius).
Le Lion tient son nom de la mythologie grecque. Il s'agit
du Lion de Némée qui vint de la Lune par l'intermédiaire
d'une comète. Aucune arme ne pouvait le blesser et il terrorisait
la population de la vallée de Némée. Ce fut Hercule
qui l'étrangla à mains nues, accomplissant ainsi le premier
de ses douze travaux. Une fois le lion tué, Hercule récupéra
sa peau dont il se vêtit et fut ainsi protégé des
flèches ennemies. Lorsque qu'Hercule mourut, il fut envoyé
au ciel avec le lion où ils formèrent deux constellations
voisines.
Les deux tables suivantes donnent les caractéristiques
des principales étoiles formant le corps du Lion.
Nom |
signification |
lettre |
magnitude
|
Regulus |
le prince (1) |
a |
1.36
|
Denebola |
la queue du Lion |
b |
2.14
|
Algieba |
le front |
g |
2.01
|
Zosma |
la ceinture |
d |
2.56
|
Ras elased Australis |
sud de la tête du Lion |
e |
2.97
|
Adhafera |
boucle (de cheveux) |
d |
3.43
|
Al Jabhah |
le front |
h |
3.48
|
Chort |
la cte |
q |
3.33
|
Al Minliar Al Assad |
le nez du Lion |
k |
4.47
|
Alterf |
le coup d'oeil |
l |
4.32
|
Ras Elased Borealis |
nord de la tête du Lion |
m |
3.88
|
Subra |
patte griffe (?) |
o |
3.52
|
Nom |
type spectral |
couleur |
distance |
rayon
|
Unité |
|
|
a.l. |
Rayons solaires |
Regulus |
B7V + K2V + M5 |
bleue + jaune + rouge |
78 |
3 + 0,8 + 0,3
|
Denebola |
A3V |
bleue/verte |
36 |
2
|
Algieba |
K1III + G7III + M4V |
orange + orange + rouge |
126 |
16 + 11 + 0,3
|
Zosma |
A4V |
bleue/verte |
58 |
1.8
|
Ras elased Australis |
G1II |
jaune/orange |
250 |
7
|
Adhafera |
F0III |
verte |
260 |
4
|
Al Jabhah |
A0Ib |
bleue |
2000 |
40
|
Chort |
A2V |
bleue |
178 |
2
|
Al Minliar Al Assad |
K2III |
orange |
213 |
20
|
Alterf |
K5III |
rouge |
337 |
25
|
Ras Elased Borealis |
K2III |
orange |
133 |
20
|
Subra |
A5V |
bleue/verte |
135 |
1,7
|
(1) Regulus est également appelée Al Kalb al Asad
c'est-à-dire le coeur du Lion.
|