Panorama de la population astéroïdale
Un troisième et dernier intérêt que l'on peut trouver
à l'étude des astéroïdes est d'aspect économique.
Les ressources sur Terre ne sont pas inépuisables, et on peut envisager,
dans un futur proche pouvoir exploiter les ressources minières
des astéroïdes. On estime qu'un kilomètre cube d'astéroïde
de type M, c'est à dire métallique contient 7.1012
kg de fer, 1012 kg de nickel, et suffisamment de cobalt pour
satisfaire la consommation mondiale pendant 3000 ans. Les astéroïdes
peuvent constituer d'avantageuses bases spatiales de pré-colonisation
du système solaire. En effet, grâce à leurs ressources
minières, ils peuvent pourvoir les colons en matériaux de
construction, ainsi que leurs besoins en eau, carbone et azote. De plus,
de part
leur faible masse donc gravité, l'énergie requise pour quitter
l'astéroïde hôte est beaucoup plus faible que celle
nécessaire pour quitter la Terre.
143 Ida
survolé par la sonde Galileo (août 1993)
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253 Mathilde
survolé par la sonde NEAR (juin 1996)
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Prémices d'une découverte
En 1766, Johannes Titius tenta avec succès de trouver une formule
mathématique qui décrirait la distribution des planètes
autour du soleil. Quelques années plus tard, Johann Elert Bode popularisa
cette loi qui est maintenant connue sous le nom de loi de Titius-Bode. Il
existe plusieurs expressions de cette loi comme :
distance (UA) =0,4 + 0,3 x 2n
où n =-infini, 0,1,3,.....
A la fin du XVIIIème siècle, cette loi devint plus intrigante,
particulièrement quand William Hershell découvrit Uranus
à une distance très proche de celle que prévoyait
la loi de Bode. Le point intéressant de cette loi est qu'elle indique
une position à 2,8 UA du soleil. Or, aucune planète n'existe
à cet endroit. Dès lors, les astronomes du XVIIIème
siècle furent convaincus qu'une petite planète inconnue
devait exister dans ce trou, et une chasse à la planète
manquante fût lancée. Paradoxalement, ce fût un astronome
italien, Piazzi, non impliqué dans cette recherche, qui découvrit
le premier astéroïde, Cérès, le 1er Janvier
1801. Cérès apparaissait beaucoup moins lumineux que ses
voisins Mars et Jupiter. En effet, on sait maintenant que Cérès
est de loin le plus gros astéroïde avec un diamètre
de 940 km et une masse de 1,18 1021 kg. A lui seul, il représente
environ un tiers de la masse totale de la ceinture principale (voir définition
plus loin). en Mars 1802, Olbers trouva un autre astéroïde
qu'il nomma Pallas. Avec cette seconde découverte, il s'avéra
possible qu'il existe d'autres astéroïdes, aussi appelés
petites planètes, au lieu de la grande et unique planète
prévue par la loi de Titius-Bode. Les années qui suivirent
confirmèrent cette idée avec les découvertes de Juno
et Vesta, et de dizaines d'autres petites planètes.
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