L'Observatoire de Paris Unité de Formation et EnseignementFormation des Enseignants en Astronomie, Informatique et Multimédia
En fran¨ais In english

Sommaire    Aide
Astronomie & astrophysique
 
 
Informatique
 
 
Actualités
 
 
Inscriptions
 
 
Contacts
 
 
 
 
Stages  Ressources  Parrainages  IUFM  Campus Numérique 
Cours | Travaux pratiques | Liens | TIPE ]

Panorama de la population astéroïdale


Il est généralement admis que les perturbations engendrées par le jeune Jupiter ont empêché la formation d'une planète dans la région astéroïdale. Quoique les astéroïdes aient subi une substantielle évolution collisionnelle depuis leur formation, la plupart d'entre eux n'ont pas eu à souffrir d'une grande évolution géologique, thermique ou orbitale. Et c'est là que réside le principal intérêt de l'étude des astéroïdes. De par leur petitesse, ces objets ont très vite évacué la chaleur originelle de la nébuleuse protosolaire figeant ainsi la composition initiale de cette dernière. Ainsi l'étude des petits corps nous renseigne sur les conditions initiales qui ont prévalu à la naissance du système solaire. En particulier, les météorites, qui sont des fragments d'astéroïdes, sont les preuves fossiles des événements qui ont affecté les premiers temps de la formation du système solaire.
 

4 Vesta
L'astéroïde 4 Vesta observé par le télescope spatial Hubble.
fragment de Vesta
Une météorite, probablement un fragment de l'astéroïde 4 Vesta

Les astéroïdes sont aussi importants parce qu'ils sont la source de la plupart des météorites. De plus, certains astéroïdes, les géocroiseurs, ou en anglais Earth Crossing Asteroids (ECA) présentent un danger pour la Terre car leurs orbites croisent celle de notre planète. On sait que la terre, comme tous les corps du système solaire, a eu un passé violent. Pour preuve, la constellation de cratères dont est ornée la surface lunaire. De telles cicatrices sur Terre ont été masquées et érodées par l'activité terrestre. Il est rituel quand on parle de ce sujet, d'évoquer la chute d'un astéroïde ou d'une comète, il y a 65 millions d'années, à la frontière du Crétacé et du Tertiaire et qui fut responsable de l'extinction des dinosaures. Le cratère d'impact, retrouvé près de la côte de la péninsule de Yucatán (golfe du Mexique) a un diamètre estimé d'au moins 180 km. Plus récemment, en 1908, on pense qu'un fragment de comète a explosé au dessus de la région de la rivière Tunguska, en Sibérie. D'une taille de quelques dizaines de mètres, cet objet a dévasté une superficie de 2000 km2. Sa force explosive a été estimée à l'équivalent de 10-20 mégatonnes de TNT. Le règne de l'homo-sapiens est-il en sursis? Peut-être, mais du moins existe t-il d'autres cataclysmes autrement plus probables. Mais ce qu'il faut retenir, et qui est certain, c'est que de gros astéroïdes entrent régulièrement en collision avec la Terre, et que les conséquences peuvent être globalement dévastatrices, avec des effets durables sur le climat (hiver nucléaire). On estime à plus de 1500, la population d'ECAs dont le diamètre est plus grand que 1 km. D'après ce chiffre, et les traces géologiques, on estime que la Terre subit une rencontre avec un astéroïde de taille kilométrique, tous les 300000 ans environ. Quand un tel corps frappe la Terre à une vitesse de 20-30 kilomètres par seconde, l'énergie dégagée équivaut à celle d'une bombe de 100000 mégatonnes, et le cratère créé peut atteindre 20 kilomètres de diamètre! Quant à la fréquence d'impact avec un objet du type Tunguska (quelques dizaines de mètres de diamètre) elle est de quelques centaines d'années.

Meteor crater
Le Barringer Meteor Crater près de Winslow, en Arizona,
un des exemples les mieux conservés de cratères d'impact sur Terre.

Afin de quantifier plus précisément le risque de collision avec la Terre, un programme de surveillance du ciel a été mis en place. Appelé Spaceguard survey, ce programme utilisera un réseau de télescopes dédiés, de 2 ou 3 mètres de diamètre. L'objectif recherché est de découvrir dans les vingt-cinq ans, quatre-vingt dix pour cent de l'entière population des ECAs de taille kilométrique. Nous serions alors à même de prévoir l'évolution orbitale de ces objets et de prévenir tout danger de collision avec des moyens qui restent à définir.